LA NOUVELLE-ORLÉANS

ET SON PORT EN 1954

par

JACQUES CHIRAC
(Président de la République Française, 1995-2007)

     

Jacques Chirac, Président de la République Française.

'Je tiens à remercier très chaleureusement Monsieur Alain Saint-Saëns, Directeur des Presses Universitaires du Nouveau Monde, pour la grande qualité de la publication et le soin apporté à la préparation de l'édition de mon étude universitaire, La nouvelle-Orléans et son port en 1954. Ses paroles lucides et justes en Avant-Propos de l'ouvrage m'honorent et le distinguent.
Avec toute mon amitié,'

Jacques Chirac
Président de la République Française
(Mars 2007)

     

 

PRIMERA EDICIÓN:

ISBN:  978-1-931948-68-2

2007

La Nouvelle-Orléans et son Port en 1954

     

 ALAIN SAINT-SAËNS ET L'AMBASSADEUR DE FRANCE AUX ÉTATS-UNIS,
JEAN DAVID LEVITTE, 
PRÉSENTATION DU LIVRE, 2007
    

TABLE DES MATIÈRES 

ALAIN SAINT-SAËNS ET LE MINISTRE FRANÇAIS DE LA CULTURE
                           RENAUD DONNEDIEU DE VABRES,

                            PRÉSENTATION DU LIVRE, 2007


AVANT-PROPOS

 

          Ce livre, La Nouvelle-Orléans et son Port en 1954, est le fruit des recherches sur le terrain d’un jeune étudiant de l’École des Sciences Politiques de Paris, Jacques Chirac.  À l’heure où celui qui allait devenir quelque quarante ans plus tard Président de la République Française s’apprête à quitter ses fonctions, ce petit ouvrage vient, à point nommé, jeter un éclairage utile sur la pensée en formation d’un étudiant curieux, critique et lucide ; il devra être pris en compte par les futurs historiens de l’homme politique qui aura marqué l’histoire de la France contemporaine des dernières quarante années. 

Jacques Chirac, étudiant. 

Jacques Chirac retourne pendant deux mois à l’été 1954 à la Nouvelle-Orléans où il avait passé quatre jours un an plus tôt, ‘à visiter la ville, le port … et les mauvais lieux (boîtes de jazz, etc.)’, selon ses propres mots, pour y étudier sous tous ses aspects le Port de la Nouvelle-Orléans.  Il arpente les quais sous le soleil, sillonne la ville, interroge les acteurs clés dans les bureaux, se mêle aux dockers, regarde, écoute, prend des notes copieuses et s’en repart pour la France.

La petite histoire n’a retenu que le périple à la James Dean d’un jeune homme avide de mordre la vie à pleines dents.  La grande Histoire dira que l’étudiant parisien a déjà compris de visu, à travers son étude sur La Nouvelle-Orléans et son Port en 1954, les forces et les faiblesses au plan local et régional du géant américain.  Il a pu mesurer la part immense du dynamisme et de l’enthousiasme des hommes dans l’essor économique et commercial d’un pays, a acquis une vision plus mondialiste du commerce et des échanges qu’il ne cessera d’enrichir par la suite.

Jacques Chirac a été fortement impressionné aussi par les rapports consensuels des syndicats portuaires locaux avec les compagnies du Port, habitué qu’il était à des syndicats idéologiques et politiques, durs et fermés au dialogue avec le patronat de l’époque en France.  On ne peut s’empêcher de penser, à la lecture de ce petit livre, que le jeune Secrétaire d’État aux Affaires Sociales du Général de Gaulle a dû s’en souvenir, au moment de négocier habilement les Accords de Grenelle en Mai 1968, lui qui conseillait au Chef de l'État : ‘Négocier, mon Général.  S’entendre avec les syndicats, c’est la seule chose à faire’. 

            À en croire ceux qui l’ont connu durant son séjour d’étude, Jacques Chirac a aimé la Nouvelle-Orléans, apprécié la chaleur de l’accueil des habitants de l’État, écouté du jazz dans des clubs enfumés jusqu’à l’aube, dégusté les plats exotiques ou créoles et ‘laissé le bon temps rouler’ comme le revendiquent toujours les gens de la Louisiane avec fierté.

    Le souvenir du Port de la Nouvelle-Orléans, avec ses bassins de radoub, habite-t-il toujours en 1986 la mémoire d'un Jacques Chirac alors Maire de Paris, volontiers lyrique dans son évocation du grand âge?  On est en droit de le penser de par la métaphore qu'il emploie:  'Le Général de Gaulle avait raison de dire que la vieillesse est un naufrage.  Et c'est une raison pour laquelle il est si indispensable de construire des digues et des ports, où les vieux bateaux peuvent terminer à l'abri des intempéries'.

On comprendra mieux ainsi, après avoir lu cet ouvrage, le désir immédiat du Président de la République Française de venir en aide à la Nouvelle-Orléans dévastée par l’ouragan Katrina et inondée à la suite de la rupture des digues à la fin août 2005, événement tragique que le jeune Jacques Chirac avait d’ailleurs justement pressenti dans son mémoire de recherche. Au-delà de l’héritage culturel et architectural français et francophone qu'il se devait de défendre et de préserver, c’était tout un pan de sa propre histoire qui était menacé d’être englouti à jamais sous les eaux.

                                                                                                                                                                                Alain Saint-Saëns