Saint-John
Perse a publié la version finale du poème Amers en 1957,
trois ans avant de recevoir le Prix Nobel de littérature.
D’après certains, ce poème représente l’apogée de l’œuvre
persienne. Au premier abord c’est un poème sur la mer. Il fête
l’aspect changeant de la mer ainsi que l’importance de la mer
dans la vie et le cœur des êtres humains, et cela au cours des
siècles, car la mer y a toujours joué un rôle capital. Comme
elle existe depuis toujours, elle est symbole de toute
l’histoire de l’espèce humaine.
Mais la
mer est plus qu’un symbole et plus qu’une présence physique dans
la vie des hommes. Elle est également source de vie et une
invitation au voyage, raisons pour lesquelles elle est associée
à la femme et au désir de transgresser les limites que la vie
impose. Et c’est ainsi que la mer finit par représenter le désir
lui-même sous tous ses aspects, dans tous ses schémas, sous les
formes multiples et diverses qu’il sait prendre.