MAURICE BLANCHOT

ET LA FIN DU MYTHE

par

DANIELA HUREZANU

 

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            Pourquoi Blanchot recourt-il à un mythe pour symboliser, dans L’Espace littéraire, l’acte d’écrire, et dans Le Livre à venir, la naissance historique de l’œuvre d’art?  Veut-il dire par ce choix que la condition de possibilité de l’écriture comme exigence est le désir d’un espace et d’un temps mythiques, c’est-à-dire de l’origine même de la littérature?  Et pourquoi Blanchot a-t-il, malgré ce désir, lutté contre cette origine même?   Car, comment comprendre la disjonction entre le savoir théorique sur l’origine de la littérature et la pratique de la fiction qui va à l’encontre de ce savoir, sinon comme une lutte contre l’origine et le mythe et, finalement, comme une lutte contre la littérature même.

            Si les écrits politiques de Blanchot parlent du danger de la nation fondée sur le mythe de l’origine, sa littérature, elle, nous dit qu’il a porté cette lutte non seulement au niveau du politique, mais contre la littérature elle-même et contre ce qui lui était le plus propre.  La question est donc bien de savoir si Blanchot est sorti vainqueur de cette lutte, et quel peut être le sens de cette victoire sur le mythe pour la littérature.

 

Daniela Hurezanu est spécialiste de littérature française du XXème siècle et critique littéraire.  Elle traduit des textes littéraires en roumain, français et anglais.  Elle enseigne la langue et la littérature française à l’Université de Arizona State.